Machine humaine
Machine humaine peut être considéré comme le premier torse moderne de Hoetger.
L'influence de Rodin se conjugue ici avec celle du réalisme, le torse émergeant d'un cadre constitué en fait par les boisages du couloir de la mine. L'artiste tire un effet du contraste accentué entre ces bois rectilignes et le motif organique du corps. Le bronze convient particulièrement au rendu des anatomies contractées et torturées.
Le titre renvoie au monde de l'industrie qui broie l'être humain. Un mineur à la musculature puissante, presque sans visage et sans bras, devient, dans l'expression exacerbée de son effort, une icône de la misère ouvrière et du drame de l'humanité. Sculpteur allemand, Hoetger se fait ainsi, comme Dalou en France et Constantin Meunier en Belgique, l'un des chantres du monde ouvrier, ses grandeurs et misères.
Bernhard Hoetger
(1874-1949)
est un important sculpteur et peintre allemand de la période expressionniste. Fils d'un forgeron de Dortmund, Bernhard Hoetger suit à Detmold des cours de sculpture de 1888 à 1892, et dirige ensuite un atelier dans une église de Rheda-Wiedenbrück.
A la suite d'un passage à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf, il accomplit un séjour à Paris. Hoetger y est profondément influencé par Auguste Rodin, dans l'atelier duquel il fait également la connaissance de Paula Modersohn-Becker.
Il illustre le n° 132 de L'Assiette au beurre (10 octobre 1903), offrant une suite de compositions saisissantes intitulée Dur labeur, avec des légendes de Jehan Rictus.
La plupart de ses œuvres renvoie alors au monde de l'industrie qui broie l'être humain et l’associe à la misère.