Troupeau de moutons dans un paysage
Lors du Salon de 1861, l'homme de lettres Alfred Nettement s'extasie en ces termes sur le tableau de Charles Emile Jacque : "Comme la lumière circule sous ces arbres ! Ces moutons sont de vrais moutons. Vous les avez rencontrés dans la plaine, tristes et sales, avec l'air tranquille et hébété de cette pauvre espèce...".
Dans la lumière claire de la grande plaine s'étendant entre Barbizon et Chailly, où Jean-François Millet trouve également son inspiration, le peintre produit une oeuvre d'un solide réalisme.
C'est cet aspect qui au début du XXe siècle frappe encore Charles Moreau-Vauthier. Dans son livre sur les grands maîtres de la peinture, il écrit : "Nous voici en pleine campagne... Nous en reconnaissons les vastes horizons et les arbres rares dressés en bouquets de verdure dans le ciel, à examiner les moutons, on constate une science profonde de l'animal, de sa construction, de son allure, de sa physionomie. L'attention du berger et du troupeau, la silhouette éveillée du chien, tout s'accorde pour grandir encore le tableau, donner l'impression qu'au-delà du cadre la plaine immense se poursuit".
Charles Émile Jacque
né le 23 mai 1813 à Paris où il est mort le 7 mai 1894,
est un peintre et graveur français de l'École de Barbizon.
Autoportrait (1862)