Paysan
Un paysan est représenté chemise ouverte, en sabots, en train de retrousser ses manches, prêt à se mettre au labeur, ses outils à ses pieds.
A partir de 1889, Jules Dalou conçoit un "Monument aux ouvriers".
Allant dans les champs, les mines, les usines, il multiplie les études, dessinées ou modelées.
En 1896, une maquette montre une colonne, avec à sa base douze niches abritant des statues de travailleurs et à son sommet un "Paysan retroussant sa manche". L'ensemble aurait mesuré 32 m de haut !
Le monument ne sera jamais érigé.
En 1902, lorsque Dalou meurt, seul le "Paysan" est achevé. Exposé à titre posthume, il crée une forte impression. Ce n'est pas un bel athlète posant à l'antique, mais un vrai paysan, au corps déformé par le labeur, saisi dans un moment de pause. Cependant, l'attitude reste noble et digne. Le sculpteur, ancien communard et républicain convaincu, innove en dénonçant l'aliénation de l'homme par le travail.
Aimé-Jules Dalou
dit
Jules Dalou
né à Paris le 31 décembre 1838, et mort dans la même ville le 15 avril 1902,
est un sculpteur français.
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Jules Dalou dans son atelier en 1899
Dalou n'eut pas de carrière officielle. Comme beaucoup d'artistes de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle, il passa rapidement par l'École des beaux-arts : il dut sa formation à l'excellente École impériale des arts du dessin et à l'enseignement de Jean-Baptiste Carpeaux.
Jusqu'en 1870, comme Auguste Rodin et beaucoup d'autres, il fut employé à Paris dans des chantiers de sculpture décorative.
Il joua un rôle politique pendant la Commune : il fut membre de la Fédération des artistes dirigée par Gustave Courbet qui le nomma conservateur au Louvre.
Condamné par les Versaillais, il s'enfuit en Angleterre où il vécut jusqu'en 1879. Les années qu'il passa en Angleterre assurèrent son succès : il obtint alors de nombreuses commandes, ses œuvres furent acceptées dans les grandes expositions.
De retour à Paris en 1879 après l'amnistie, Dalou y rencontra vite le succès comme portraitiste et comme auteur de plusieurs monuments publics qui comptent parmi les plus importants que lui commanda la IIIe République : Monument à Alphand (bois de Boulogne), Monument à Delacroix (jardin du Luxembourg), Triomphe de la République (place de la Nation), États généraux, séance du 23 juin 1789 (Assemblée nationale).