Nature morte aux oignons
Le thème de la nature morte, qui s'accorde au caractère de Cézanne et à son mode de travail, retient particulièrement l'attention de l'artiste tout au long de sa carrière.
A la suite des peintres des écoles hollandaise et espagnole, attentifs à la "vie silencieuse", Cézanne est sensible à la poésie des accessoires de la vie quotidienne. Mais davantage que les noms de Vermeer, Zurbarán ou Goya, c'est celui de Chardin qui s'impose. Ainsi, pour donner l'illusion de la profondeur, l'artiste utilise souvent, et notamment ici, le procédé du couteau placé en biais, procédé déjà emprunté par Manet à Chardin.
A côté des oignons, dont la forme sphérique se prête à ses recherches sur le volume, Cézanne représente quelques objets simples.
Outre le couteau, on trouve une bouteille, un verre et une assiette. L'utilisation répétée de tels accessoires dans ses natures mortes révèle que le peintre concentre son intérêt sur l'agencement des objets, le traitement de l'espace et étudie les incidences de la lumière sur les formes.
Sur la table, Cézanne introduit, comme souvent dans les natures mortes de sa dernière période, une draperie à l'effet décoratif qui fait disparaître la construction rigoureusement établie. L'étoffe se détache, de même que la bouteille, sur un fond totalement vide et neutre qui différencie cette oeuvre des autres natures mortes de la fin, davantage surchargées.
On observe également la mise en place d'un système de représentation nouveau, que Cézanne allait par la suite approfondir et qui ouvre la voie au cubisme. Alors que la bouteille ou la frise du meuble sont montrés frontalement, la perspective du plateau de table est beaucoup plus relevée : dans une même composition , les objets sont peints à partir de plusieurs points de vue.
Paul Cézanne
né le 19 janvier 1839 à Aix-en-Provence et mort le 22 octobre 1906 dans la même ville,
est un peintre français, membre du mouvement impressionniste, considéré comme le précurseur du post-impressionnisme et du cubisme.
Autoportrait (1898-1900)
Né en France, il étudie la peinture à l'Académie suisse et tisse des liens avec les futurs impressionnistes.
En 1886, Zola, son ami le logue date, le prend comme modèle pour décrire un peintre raté. C'est la fin de leur longue amitié.
En revanche, il a toujours de très bon rapports avec Pissarro qu'il vénère comme un maître : il travaille deux ans avec lui mais dès 1877, il se sépare de ce mouvement.
Ses recherches font de lui le précurseur du cubisme : le dessin et la couleur deviennent indissociables de l'agencement du tableau qui s'organise de l'intérieur.