Le chevalier aux fleurs
Dès leur création, les opéras de Richard Wagner suscitent une immense admiration, notamment auprès des artistes de la génération symboliste qui y puisent de nombreux sujets pour leurs tableaux. Assoiffés d'idéal, ils sont conquis par la puissance de l'oeuvre du musicien, qui redonne vie aux grands mythes et aux vieilles légendes.
Lorsqu'il peint Le chevalier aux fleurs, Rochegrosse poursuit l'ambition de se rapprocher de l'esthétique raffinée et élitiste des symbolistes et de profiter de l'engouement de l'époque pour les Préraphaélites anglais ( Le préraphaélisme est un mouvement artistique né au Royaume-Uni en 1848. Ce mouvement tient la peinture des maîtres italiens du XVe siècle, prédécesseurs de Raphaël, comme le modèle à imiter).
En 1894, année où le Chevalier est exposé au Salon, il conçoit d'ailleurs avec Francis Auburtin les décors de la pièce La Belle au bois dormant montée au Théâtre de l'Oeuvre, et dont les costumes sont dessinés par Edward Burne-Jones. Aussi, n'est-il pas surprenant de le voir ici s'inspirer de Parsifal (1882).
Le moment représenté est celui où Parsifal, le chaste héros prédestiné à reconquérir le Saint-Graal, vient de terrasser les gardiens du château du magicien Klingsor. Il s'éloigne dans le jardin enchanté, sourd aux appels des filles-fleurs, femmes fatales aux corps à peine couverts de narcisses, de pivoines, de roses, d'iris, de tulipes, de violettes et d'hortensias.
Georges-Antoine Rochegrosse
né à Versailles le 2 août 1859 et mort à El Biar en Algérie le 11 juillet 1938,
est un peintre, décorateur et illustrateur français.

Autoportrait (1908)