Autour du piano
Ce tableau est le dernier des quatre portraits de groupe que Fantin-Latour consacra à ses amis et célébrités du domaine artistique. Chronologiquement : Hommage à Delacroix, Un atelier aux Batignolles, et Un coin de table.
Lorsque ce tableau fut présenté au Salon de 1885, où il marqua la consécration de Fantin-Latour, les visiteurs le baptisèrent spontanément “ Les Wagneristes ”.
Au piano Emmanuel Chabrier (1841-1894), compositeur de nombreuses pièces pour piano, d’opérettes et d’opéras.
A sa gauche, Adolphe Jullien (1847-1932), critique musical et musicologue, il est l’auteur de plusieurs études : Richard Wagner, sa vie ses œuvres (1886), Hector Berlioz, sa vie, ses œuvres (1888), tous deux illustrés par Fantin-Latour dont il était un ami intime.
Dans le fond à gauche il s’agit d’Arthur Boisseau, violoniste à l’Opéra et à la Société des concerts du conservatoire.
Paraissant tourner les pages de la partition, Camille Benoît (1851-1923), compositeur, conservateur au musée du Louvre, qui est également traducteur : Souvenirs de Richard Wagner (1884), Faust de Goethe (1891).
Assis au premier plan : Edmond Maître (1839-1898), musicien, amateur d’art, lettré, ami intime de Fantin-Latour qui l’a fait aussi figurer dans Un atelier aux Batignolles.
Debout derrière lui : Antoine Lascoux, magistrat, grand wagnérien, qui organisait chez lui des soirées musicales connues sous le nom de “ Petit Bayreuth”.
A droite, une cigarette à la main on reconnaît Vincent d’Indy (1851-1931), élève de César Franck et compositeur de nombreuses œuvres de musique de chambre et pièces pour orchestre : Wallenstein (1873-1880), Symphonie sur un chant montagnard français (1886) ; d’opéras : Fervaal (1897), L’Etranger (1903).
Enfin, assis à droite se tient Amédée Pigeon, romancier, critique d’art, journaliste au Figaro.
Ignace Henri Jean Théodore Fantin-Latour,
connu comme Henri Fantin-Latour,
né à Grenoble le et mort à Buré le ,
est un peintre réaliste et intimiste, et lithographe français.

Fantin rénove le portrait collectif avec de grands tableaux-manifestes : Hommage à Delacroix, 1864 ; Le Toast, hommage aux peintres réalistes, 1865, qu'il détruisit lui-même en ne conservant que les fragments de trois portraits conservés à la Freer Callery de Washington, au musée d'Orsay et son autoportrait dans une collection privée néerlandaise ; L'Atelier des Batignolles, hommage à Manet, 1870 ; Un coin de table, hommage aux poètes parnassiens, 1872, dont Verlaine et Rimbaud ; Autour du piano, hommage aux musiciens et musicologues, 1885.