Gloria Victis
Une Gloire, ailée et cuirassée, emporte un jeune guerrier mourant pour l’élever jusqu’aux cieux, vers la Renommée et l’Immortalité.
En équilibre sur la pointe d’un pied, la figure allégorique se dresse, ses ailes sont déployées, l'envol est proche.
Le titre qu’Antonin Mercié donne à son œuvre est intrigant : Gloria Victis (Gloire aux vaincus). Il s’agit d’un renversement de la célèbre formule, Vae Victis (Mort aux vaincus), que le général gaulois Brennus, en 390 avant JC, aurait lancé aux Romains qu’il venait de vaincre.
Réalisée en 1872, un an après la défaite des soldats français contre l’armée prussienne, la statue personnifie la France vaincue mais héroïque : vulnérable dans sa nudité, la tête inclinée, les yeux mi-clos, les bras écartés, le soldat de la Liberté, héros sans gloire, évoque la figure du Christ descendu de la Croix. Le bandage qui ceint son front et le sabre à la lame brisée qu’il tient au poing symbolisent la défaite.
Antonin Mercié,
né à Toulouse le et mort à Paris le ,
est un sculpteur et peintre français.

Portrait d'Antonin Mercié (vers 1900), Ramon Casas