La Misère
Cette terre cuite a été réalisée par moulage de l’original, présentée dans sa version en plâtre au Salon de 1894.
La Misère a été déclinée dans différents matériaux et différentes tailles.
Le thème de la vieillesse et du memento mori qu’elle incarne est une longue tradition sculpturale.
La sculpture d’un tel corps est une étude anatomique en même temps qu’un défi artistique où de la laideur des muscles noueux, des membres décharnés et de la peau ridée doivent naître l’émotion et la beauté.
La Misère est incarnée par une vieille femme au corps décharné, au visage creusé. Recroquevillée, elle cherche à se protéger du froid, et à dissimuler sa nudité avec de pauvres haillons. Desbois traite son sujet de manière allégorique, oscillant entre Naturalisme et Symbolisme.
Jules Desbois,
né le 20 décembre 1851 à Parçay-les-Pins, et mort le 2 octobre 1935 à Paris
est un sculpteur et médailleur français.
Dès son jeune âge, il montre d'évidentes capacités pour le dessin. A quatorze ans, il entre en apprentissage dans l'atelier de l'abbé Brisacier, sculpteur et architecte. Au bout de quelques mois, il quitte l'atelier pour celui d'Henri Bouriché (1826-1906), à Angers. Il y apprend le travail de sculpteur, les règles de la taille, les matériaux…
Vers 1867, Jules Desbois entre à l'école des Beaux-arts d'Angers. Deux ans plus tard, le Conseil Général lui alloue une bourse pour entrer aux Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Pierre-Jules Cavelier. Il expose au Salon "Othryades".
En 1878, il rencontre Auguste Rodin dont il devient l'ami.
En 1879, Jules Desbois décide de partir pour l'Amérique où il travaille dans l'atelier de J.G. Adams Ward pendant 2 ans avant de revenir en France. Faute de commande, il arrête de sculpter.
En 1884, Rodin qui a besoin d'aides pour ses ateliers emploie Jules Desbois dans son atelier et le familiarise à une autre vision de la sculpture. En parallèle, Desbois recommence à sculpter pour son propre compte et réalise à cette époque "Acis changé en fleuve, Satyre et Nymphe, La Mort et Le Bûcheron" et "la Misère".
Les années 1886-1896 sont celles de la maturité dans son art. Desbois reçoit quelques commandes, mais elles sont trop peu nombreuses.
La ville de Calais lui commande "La Pêche" et "La Dentelle". Il réalise "Le Printemps", "Léda et le Cygne", quelques bustes dont celui de Rodin, des monuments : "monument à Nancy Fleury", "monument à Puvis de Chavannes"…