Le cimetière du Père Lachaise
est le plus grand cimetière parisien de Paris intra muros et l'un des plus célèbres dans le monde.
Situé dans le XXe arrondissement de la ville, de nombreuses personnes célèbres y sont enterrées.
Il accueille chaque année plus de trois millions et demi de visiteurs, ce qui en fait le cimetière le plus visité au monde.
Le succès du cimetière du Père-Lachaise est sans aucun doute lié à sa beauté. Au XIIe siècle, la colline sur laquelle il s'étend est un vaste terrain cultivé. L'évêque de Paris y possède des vignes et un pressoir. En 1430, ce lieu-dit, « le Champ-l’Évêque », est racheté par un riche négociant et épices nommé Regnault de Wandonne qui y installe sa maison de campagne, la Folie-Regnault, dont une rue du quartier perpétue le souvenir.
En 1626, les jésuites de la rue Saint-Antoine acquièrent la propriété pour en faire leur maison de repos. C'est de là que, le 2 juillet 1652, Louis XIV, âgé de 14 ans, assiste aux combats de le Fronde dans le faubourg Saint-Antoine. C'est en souvenir de cette royale visite que la colline aurait pris le nom de Mont-Louis.
Plus tard, le père François d'Aix de La Chaise, confesseur de Louis XIV depuis 1675, vient souvent s'y reposer. Il contribue largement, grâce aux libéralités du roi, à l'embellissement et à l'agrandissement du domaine auquel son nom reste attaché. En août 1763, après expulsion des jésuites, le domaine est adjugé à un nommé Gratin qui le revend à la famille Baron en 1771.
En 1803, ruiné par la Révolution, Jacques Baron cède le domaine à la Ville de Paris.
C'est à Brongniart (1739-1813), l'architecte de la Bourse, que Nicolas Frochot, préfet de la Seine sous l'Empire, confie les plans de la future nécropole qui deviendra le cimetière du Père-Lachaise. À partir du jardin à la française des jésuites, celui-ci conçoit un nouveau type de cimetière mêlant étroitement parc à l'anglaise et lieu de recueillement.
Le Monument aux morts
du cimetière du Père-Lachaise est l'œuvre du peintre et sculpteur Albert Bartholomé (1848 - 1928) inauguré le , après douze ans de travaux.
Ce monument est dédié à tous les morts sans distinction.
Trois autres monuments aux morts militaires avaient déjà été érigés, en mémoire des soldats morts durant le Siège de Paris (1870)(division 64), en mémoire des Gardes Nationaux de la Seine tués au combat de Buzenval le 19 janvier 1871 (division 72) et à la mémoire des défenseurs de Belfort (division 54).
Cette sculpture disposée sur deux registres prend la forme d'un mastaba, sorte de construction funéraire dans l'Egypte antique.
De chaque côté du couple central qui franchit la porte de l'au-delà, deux groupes de personnages expriment "la protestation de l'être contre la destruction finale".
Ils symbolisent les différentes attitudes face à la mort.
A gauche, les personnages se cachent le visage, révèlent leur peine, leur désespoir, leur soumission : ce sont ceux qui restent après le décès d'un être cher.
A droite, les personnages ont également des attitudes de désespoir et de résignation, mais ils sont ceux qui partent.
Dans la partie inférieure, deux gisants avec un bébé représentant la mort.
Sur eux, une jeune femme qui incarne "l'Esprit de vie et de lumière" étend les bras en un geste de bénédiction.
Paul-Albert Bartholomé
(né en 1848 à Thiverval-Grignon, Yvelines, et mort en 1928 à Paris),
est un peintre et sculpteur français.
Il entame une carrière de peintre à Genève, puis s'installe à Paris où il devient l'ami intime d'Edgar Degas.
Il n'aborde la sculpture qu'en 1886 pour s'y consacrer entièrement, développant une technique mêlant la simplicité à l'émotion contenue, « proche de l'atticisme paisible des figures d'un Pierre Puvis de Chavannes ». Il expose avec celui-là à la Libre Esthétique, et se rencontrent à la Société nationale des beaux-arts dont Puvis de Chavannes est le président et où Bartholomé expose dès 1891 et fait partie de la commission d'examens avec René de Saint-Marceaux et Constantin Meunier.
En 1918 il organise une exposition de cartons préparatoires de Puvis de Chavannes, dans une salle consacrée aux grands artistes présidents de la Société nationale des beaux-arts, avec Degas et Rodin.
Il est inhumé dans la 4e division du cimetière du Père-Lachaise. Son gisant en pierre a été sculpté par Henri Bouchard.