Londres, le Parlement. Trouée de soleil dans le brouillard
Le motif du Parlement de Londres apparaît avec insistance dans l'oeuvre de Monet en 1900.
La production londonienne de Monet, qui comprend aussi des vues des ponts de Charing Cross et de Waterloo, est à vrai dire dominée par les variations de la lumière et de l'atmosphère propres au célèbre "fog", le brouillard qui enveloppait la ville au XIXe siècle, spécialement en automne et en hiver.
Silhouette irréelle et fantomatique, le Parlement surgit comme une apparition. L'architecture de pierre semble avoir perdu toute consistance. Ciel et eau sont peints avec les mêmes tonalités, dominées par le mauve et l'orangé. La touche est systématiquement fragmentée en multiples taches colorées, pour rendre la densité de l'atmosphère et de la brume. Paradoxalement, ces éléments impalpables sont d'autant plus tangibles que le bâtiment est évanescent, comme dissout dans l'ombre.
>>> Référence
En dehors de quelques voyages, Claude Monet n'a jamais vraiment quitté les boucles de la Seine, depuis son enfance au Havre, sa jeunesse à Paris, puis la fréquentation assidue de Bougival et d'Argenteuil, jusqu'à son installation à Giverny.