Illettré mais passionné de mécanique,
Léonard Laspougeas,
forgeron de Saint-Priest-Ligoure, a construit l’une des toutes premières automobiles.
A la fin du XIXe siècle, les ingénieurs français et allemands rivalisent d'ingéniosité pour construire l'automobile du futur. Pendant ce temps, dans son atelier de Haute-Vienne, un forgeron de Saint-Priest-Ligoure, illettré mais passionné de mécanique, va tenter de se hisser à leur niveau.
Durant de longs mois, Léonard Laspougeas travaille, entre deux clients, de manière empirique à la création d'une voiture sans chevaux.
" Mon grand-père n'a pas fait la voiture elle-même, c'est un charron qui l'a construite. Il ne s'intéressait qu'à la mécanique, témoigne un de ses petits-fils dans la revue L'automobiliste, à la fin des années 1960. Il faisait les pièces à son idée. Quand ça n'allait pas, il recommençait. Il faisait de la mécanique comme d'autres font de la peinture, d'instinct. "
Ses modèles exacts de pièces réalisés en bois sont coulés en acier dans une fonderie de Limoges.
En 1896, son prototype de char à bancs, aux roues de charrette en bois cerclées de fer, est opérationnel. Parmi les éléments remarquables, un système de démarrage quasi-diesel puisqu'il faut chauffer à l'aide d'une lampe à souder. La voiture possède aussi un différentiel pour les roues arrières copié sur celui des faucheuses, une boîte de trois vitesses plus une marche arrière et une jambe arrière, qui fait office de frein à main. Quant au système de direction, Laspougeas opte pour un système de crémaillère, bien avant André Citroën !
Léonard Laspougeas teste alors son engin, qui roule au pétrole, sur les petites routes haut-viennoises. Lancé à 30 km\h en vitesse de pointe, il fait un vacarme de tous les diables, vrombissant et se faisant entendre bien avant son passage à en croire les témoignages de l'époque. Et ce, malgré l'installation d'un silencieux au niveau du tuyau d'échappement.
Lorsqu'on entendait ronfler l'auto Laspougeas, on pouvait attaquer les foins, car c'était signe du beau temps, racontaient les anciens.
En tout, la voiture aura parcouru quelque 3.000 km avant d'être laissée à l'abandon en bordure d'un champ, derrière une haie, le temps de la Première Guerre mondiale.
Phares en vente dans la boutique du musée